Saturday, January 03, 2009

The holy trinity


Quel beau mot que celui d'épiphanie, dans son acceptation profane de révélation, d'illumination comme dans son acceptation religieuse d'apparition du Christ aux Rois Mages. De révélations, d'illuminations, 2008 n'en fut guère prodigue même s'il ne s'agit pas forcément d'artistes estampillés 2008. J'ai perdu l'habitude de tout attendre des nouveautés et même d'en écouter beaucoup. Avec plus d'un siècle de musique populaire enregistrée, il me semble de plus en plus hasardeux de tout miser sur des disques parus l'année précédente. Ce qui explique qu' à mon habitude, j'ai musardé de décennies en décennies sans vrai port d'attache. J'ai tâché d'éviter les commémorations comme les disques trop commentés en privilégiant mes informateurs préférés (All music guide, Coolbeans et les bloggeurs en liens et la lecture des pages rééditions de Mojo). Si vous m'avez lu l'année dernière, vous connaissez déjà le gros de mes emballements. J'eus pu ajouter Anthony Hamilton (un Bobby Womack pour les enfants d'Obama), Raphaël Saadiq, Adamo, John Barry, Marie Laforêt early seventies, Coeur de pirate, Their hearts were full of spring, Barbara Lewis et tant d'autres.
Malgré toutes ces découvertes (ou redécouvertes), 2008 n'a fait que confirmé la révélation de mon début de quarantaine. A savoir la prééminence de la trinité Sinatra-Cole-Gaye dans le ciel de mes artistes adorés. Indépassables maîtres dont rien ne semble épuiser l'attrait. Si The voice
tient la place du père, Nat occupe celle du Saint-Esprit et Marvin, celle du fils (avec à part égale les deux pré-cités comme géniteurs spirituels). Puissiez-vous connaître la même épiphanie en écoutant Nature boy (le classique mi-profane, mi-sacré d'Eden Ahbez), chanté par ces trois-là. Phrasé souverain (Frank), texture charnue (Nat), aigus célestes (Marv') sont au rendez-vous.

5 comments:

Anonymous said...

J'ajouterai à cette sainte trinité le génial Tim hardin . Pendant longtemps je me suis demandé pourquoi il était entré aussi violemment et rapidement dans mon panthéon personnel et j'ai trouvé : c'est parce que si on le présente souvent comme appartenantt à la famille des Nick Drake , des songwriters sensibles à voix timide ) il faut crier haut et fort que Tim hardin est en fait noir et a une voix de crooner assez impressionnante . La preuve avec son "homecoming concert " ( cf lien sur mon blog , billet de Noël n°3) ...
Il me reste maintenant à écouter le sinatra que tu m'as conseilé avant les vacances ... et à découvrir Nat King Cole ( que je ne connais pas du tout ).

Eric Aussudre said...

Je viens de télécharger The homecoming concert et il va falloir que je réétudie de près le cas Tim Hardin' (bien plus expressif que Fred Neil avec qui on le classe habituellement). La voix casse la baraque, c'est vrai...
Pour Nat, comment ne pas te renvoyer à ça :http://memyselfandthemusic.blogspot.com/2007/08/where-did-everyone-go.html
Et puis, Daniel, lundi prochain, Unknown Pleasures redémarre avec In Your Bright Ray. Thank you, l'ami !

Anonymous said...

In your bright ray !!!!!!!!!!!!!
A lundi alors !!
Est-ec que tu pourrais m'envoyer ( par mail plutôt , comme ça je suis sûr de pas oublier ...) la date et l'heure de diffusion de l'émission afin que je relaie l'info sur le blog ?
Merci d'avance !
( mon mail : bridani@wanadoo.fr).

Anonymous said...

fabuleuse chanson tirée d'un fabuleux film, Le garçon aux cheveux verts de Joseph Losey que je vous engage à découvrir si vous ne le connaissez pas. Téléchargeable légalement et dans une copie de bonne qualité ici:

http://www.archive.org/details/the.boy.with.green.hair


merci.

Eric Aussudre said...

Merci pour ce précieux lien, Christophe. Je n'ai pas encore, à ma grande honte, vu le film de Losey. Voilà une bonne manière de rattraper mon retard !