Mes amis me gâtent

N'en déplaise à Philippe Murray, j'ai ce week-end sacrifié au rite de l'homo festivus le temps d'une folle journée nantaise, consacrée cette année à Franz Schubert. La belle endormie ne manquait pas de chien sous le beau soleil d'hiver mais le rêve (?) de voir la musique classique fédérer classes sociales et générations a semble-t-il tourné court et hors quelques élèves de conservatoire et rejetons sapés Sergent-Major, je n'ai vu que peu de jouvencelles mélomanes. Reste un marathon de concerts sensationnels et la possibilité pour les provinciaux de voir des interprètes jouant quasiment tous en Premier League. L'odieux de Nantes, démentant son surnom, avait mis les bouchées doubles pour cette quatorzième édition. Trois concerts me furent offerts par mon hôte ligérien, trois très beaux concerts dans des salles à l'acoustique remarquable. De la musique de chambre ( la sonate Arpeggione), des lieder ( la basse Stephan Macleod (de l’autorité dans la diction et un medium magnifique) accompagné d’une véritable furie au piano (Claire Dézert, dressant des paysages à la Friedrich derrière chaque note de l’ami Frantz)) et en bouquet final, la messe D.950 au Grand Auditorium (une œuvre inégale mais bénéficiant d'une exécution de premier plan (le vieux maître Corboz et son ensemble vocal de Lausanne savent encore y faire et je sais des choristes (notamment les trois sopranes à droite au premier rang) avec qui il eût été délicieux de conclure ce week-end de grande classe)). Pour ces concerts et pour le reste, Gwen, mon ami, merci!