Tuesday, April 29, 2008

Back with Ally

A la différence de War games et St Elmo’s fire, j’avais déjà vu Only the lonely (un beau titre milles fois préférable à sa misérable traduction) et j’en avais gardé un bon souvenir, plus sombre peut-être que le film n’est réellement.
Danny Muldoon (John Candy) est un flic de base spécialisé dans le convoyage de détenus. Il vit encore avec sa mère (Maureen O’Hara) dans le Northside Chicago et se désole d’être encore célibataire à 38 ans. Lorsqu’ apparaît dans sa vie Theresa (Ally Sheedy), la fille d’un entrepreneur de pompes funèbres spécialisé dans la thanatopraxie...

Disons d’abord l’ immense plaisir qu’il y’a à retrouver John Candy , dans un rôle moins exubérant que ses précédentes prestations pour Hugues (je pense à Uncle Buck ou Planes, trains and automobiles). Excepté en deux ou trois occasions (la sortie du funerarium et le retour impromptu de Rose à la maison), Candy délaisse son rôle habituel de gros nounours gaffeur pour un type très ordinaire, plus introverti qu’à l’accoutumée. Candy était un grand (il mourra trois après le tournage de ce film) et pas seulement au sens propre. Il donne à son personnage une énorme dose d’humanité et j’aime la façon qu’il a de faire comme si de rien n’était lorsque Theresa lui avoue qu’elle souffre de problèmes de communication à la limite de l’autisme (un léger mouvement de paupière quasi imperceptible). J’irai même jusqu’à dire que c’est sans doute son meilleur rôle, d’autant qu’il a comme sparring partner des acolytes du calibre de Maureen O’Hara* et Anthony Quinn. 40 ans après Mary kate Danaher, l’ex-partenaire privilégiée du Duke retrouve un rôle d’irlandaise et c’est peu dire qu’elle y est irrésistible. Multipliant les réparties déconcertantes, elle est toujours juste dans son jeu et donne une leçon de diction à tout le casting (ce qui est bien agréable lorsqu’on ne dispose que de la version originale sans aucun sous-titre d’aucune sorte). C’est évidemment Theresa, sa future bru qui fait les frais de ses traits d’esprit (« You're built like a thirteen year old boy») mais Ally Sheedy n’a pas été sacrifiée par le script. Elle a nettement plus à faire ici que dans St Elmo’s fire. Theresa, c’est Allison Reynolds avec 10 ans de plus. Même fixations morbides, même introversion maladive, même visage triste. Ally ne sourit pas beaucoup dans Only the lonely mais elle rend son personnage de freak touchant et vrai (la très belle scène où elle ne répond que par dénégations aux questions de Danny). On peut simplement regretter de l’avoir si peu vu après. On rêve de lui voir endosser un beau rôle de quadra façon Barbara Hershey dans Hannah and her sisters ou Anne Bancroft dans The Graduate.

* : Elle n'avait pas tourné depuis Big Jake en 1971.

11 comments:

Jocelyn Manchec said...

Oui passque son rôle d'hystéro anorexique et parano dans le plutôt fréquentable Sugar Town, s'il est très drôle, fusille un peu le mythe, voyez-vous ?

Jocelyn Manchec said...

Par contre, il faudrait essayer High Art, m'est avis...

Eric Aussudre said...

C'est prévu (en stock dans dans le disque dur externe)

Anonymous said...

Ah oui, Barbara Hershey... Même dans Hannah et ses soeurs, elle est anesthésiée par le côté puritain et névrosé du personnage (très américain, ça aussi). C'est triste, toutes ces actrices qu'on a aimées en dépit de notre frustration face aux mauvais rôles, aux mauvais choix, aux carrières qui patinent.
Si ça se trouve, c'est peut-être précisément pour ça qu'elles sont mémorables - parce que la relation qu'on a avec elles est plus compliquée, elle est aussi plus intime.

Il faudrait faire une liste...
(Peggy Lipton? Elisabeth Shue?...).

christophe

Eric Aussudre said...

Christophe, deux phrases te suffisent à exprimer ce que maladroitement, j'ai tenté d'exprimer dans mes trois derniers posts. C'est bien sûr parce qu'Ally a rarement échappé au B movie que je peux plus facilement me l'approprier que, disons, Michelle Pfeiffer.
Je n'ai pas bien Peggy Lipton en tête mais je me souviens d'Elizabeth Shue dans Deconstructing Harry. Il y' aurait effectivement quelque chose à creuser...

coolbeans said...

On tombe amoureux des top-models ou des voisines de paliers ?

Eric Aussudre said...

J'avoue, je suis plus "girl next door"

Anonymous said...

"Girl next door with a secret potential" est un concept parfait.

christophe

Eric Aussudre said...

perfect indeed

Anonymous said...

j'adore Maureen O'Hara. et ce film a l'air bien d'après votre critique. est ce qu'on l'y voit beaucoup ?
comment avez vous vu ce film (dont je n'avais jamais entendu parlé)?

Eric Aussudre said...

Oui, Maureen O'Hara est très présente dans Only the lonely. Un beau rôle de mère abusive...
J'avais découvert ce film lors de son passage sur Canal + en 1993, 1994 et je l'ai redécouvert il y a quelques jours par des moyens pas forcément très honnêtes. Ma version est en anglais sans sous-titres. Si vous êtes intéressé, je suis prêt à vous en fournir une copie.
Le film n'évite pas quelques écueils sentimentaux mais je l'aime beaucoup.