Saturday, October 29, 2005

Knockin' on Dylan's door

Dylan a maintenant l’âge qu’avaient mes deux grands pères quand je suis né ( 64 ans ) et pourtant, pas un trimestre ne se passe sans qu’il ne soit à l’affiche d’une revue ou d’un quotidien. Après la parution du premier volume de ses Chroniques (en mai), voilà que surgit dans nos rayons le documentaire que lui a consacré Martin Scorsese, No direction Home (le 4 novembre pour être précis). Je n’ai lu et vu ni l’un ni l’autre mais je crois que c’est le moment pour moi de faire le bilan de ma relation avec une de mes idoles de jeunesse. Je mentirai en disant que sa production passée et présente m’inspire la même fièvre qu’en 1984-1985 ( années où je me plongeai à fond dans son œuvre, années pourtant de vaches maigres ( Empire burlesque et Knocked out loaded )) lorsque avec une amie ( Valérie ( alors G.)), nous allions jusqu’à entreprendre de traduire un livre sur lui. Et pourtant, même si la nature de mon admiration s’est pas mal modifiée, je continue à lire les articles, à savourer les reprises qui sont faites d’un catalogue assez impressionnant ( 27 albums studio en incluant les Basement tapes ) et à aimer sa voix ( je devrais plutôt dire ses voix ), une des plus singulières de la musique populaire américaine. Je me rends compte aussi qu’avec les Beatles, Abba, les Beach Boys, les Smiths et les Undertones, il fait partie des rares artistes dont je connaisse quasiment toute l’œuvre enregistrée. Bizarrement, c’est le Dylan qui a le mieux passé aux yeux des critiques la barrière du temps qui m’intéresse le moins. La trilogie électrique (Bringing it all back home Highway 61 revisited ( mon premier disque acheté en Angleterre) – Blonde on blonde) est loin de m’exciter comme il y’a 20 ans. Des bonnes chansons bien sûr mais le son comme l’attitude sont souvent trop raides. Dylan traçait une nouvelle voie ( le » folk rock » pour parler vite ) et le doute ou l’auto-dépréciation y avaient rarement leur place ( Desolation Row étant une sublime exception ). La causticité de Like a rolling stone ne me fait plus jouir de même que le mordant de Positively fourth street.
Mon Dylan, je le préfère moins sûr de lui, plus laid-back aussi c’est vrai. Sans hésiter, si je ne devais garder que trois disques ( mais pas vous conseiller, vous, vous faites ce que vous voulez ), je choisirai :

Blood on the tracks

Blood on the tracks

Quoique Mariaque en pense, le deuxième souffle, ça existe ! Et quand Stephan Thomas Erlewine écrit pour le compte d'AMG :"Dylan made albums more influential than this, but he never made one better", je ne peux qu' humblement approuver

Slow train coming

Slow train

Dylan se convertit au catholicisme mais c’est pas pour faire son Jo Akepsimas. Tour à tour torturé, implorant, inquisiteur, Dylan est en proie à ses démons et moi, je biche. J’ajouterai qu’il n’a jamais aussi bien chanté (aussi mal pense ma femme).

Another side of Bob Dylan

Another side

L’album de la rupture avec les Staliniens. Evidemment, je n’en pense que du bien et puis on y trouve une palanquée de chansons proprement inouïes ( To Ramona, My Back Pages, It ain’t me babe )

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