Wednesday, November 16, 2005

Bad girls get spanked

Après un premier album qui avait autant cartonné que l’Huma le 6 mars 1953 et un joli petit scandale artistement monté, le temps semblait venu pour T.A.T.U avec leur deuxième album (Dangerous and moving) du bon gros retour de bâton. Mais avant d’administrer la fessée ( je vous sens déjà tout ragaillardi ) sur leurs petits séants, voyons pourquoi il ne faut peut-être pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Dangerous and moving
Certes, l’affaire ne partait pas sous les meilleurs auspices. Que la relation homosexuelle entre Julia et Elena ne soit qu’une manipulation médiatique de plus ne nous choqua pas le moins du monde ( on a connu des moyens plus pervers pour défrayer la chronique (Bowie faisant le salut nazi devant un parterre de journalistes à la sortie de Station to Station par exemple)) mais que le nom de Sting circula parmi les guest stars, voilà qui laissait craindre le pire (ce Sting qui un jour devra répondre de ses crimes devant le Tribunal de La Haye). Mais le bougre se contente de jouer de la basse sur un morceau d’ailleurs pas mal ficelé (Friend or foe). De Richard Carpenter, lui aussi crédité aux arrangements de Gomenasaï, on n’attendait pas grand-chose tant son autorité musicale ( autrefois immense ) semble devenue caduque depuis le décès de sa sœur. Mais sa patte qui fut sensationnelle est désormais simplement bonne à torcher des arrangement AOR de seconde zone ( Gomenasaï est un naufrage et ce bon Dick y a sa part de responsabilité ). En outre, le choix du premier single (All about us ), pâle resucée d’All the things she said avait tout pour encourager les Cassandre les plus mal lunés qui prédisaient le désastre.
Alors T.A.T.U, cause perdue ?
Non même s'il ne faut pas s’attendre à un virage à 180° par rapport à 200 km/h in the wrong lane. On retrouve en effetune partie des ingrédients qui firent leur succès (mérité à mes yeux) : une pincée de teenage angst, deux cuillères de voix suraiguës perpétuellement en surrégime , des ruptures soudaines de rythme et une louche d’arrangements lorgnant ouvertement le plexus avec en plus cette fois-ci quelques tripatouillages électroniques pas désagréables . Si vous pensiez qu’elles allaient dédier le disque à jeff Buckley ou se faire mixer par Gonzalès, vous vous êtes fourrés le doigt dans l’œil. Leurs clips sont vulgaires ( ah, les chromes rutilants de la Chevrolet camaro du clip d’All about us), les chorus de guitare aussi nocifs qu’un pique nique devant l’Hôtel de Ville de Tchernobyl mais la pop, cette sensation à la fois volatile et entêtante y trouve plus d’une fois son compte (en disant cela, j'ai en point de mire Cosmos (outer space) et Dangerous and moving qui reprennent le flambeau là où Blondie ( première manière ) ou Shampoo l’avaient laissé ).
Au final, le disque idéal pour se remettre de la migraine subséquente à l’ingestion intégrale du Campfire headphase des Boards of Canada.

1 comment:

michelsardou said...

Boards Of Canada te donne mal à la tête? Moi, ça me donnerait plutôt envie de dormir.