Saturday, June 16, 2007

The boy with no name


La presse musicale britannique, on le sait, n’est pas toujours tendre avec ses rejetons. En France, il suffit d’être vaguement indé et de chanter dans sa langue pour s’assurer critiques de complaisance et lauriers vite tressés. Qu’on se souvienne des disques, au hasard, de Françoiz Breut (Une saison volée), de Valérie Leulliot (Caldeira) ou même de Dionysos (Monsters in love) qui virent leurs maigres mérites terriblement surévalués pour saisir la différence . En Angleterre, pas (forcément) de quartier pour les autochtones, surtout s’ils ont allégrement dépassé la trentaine ! Pour s’en convaincre, il suffit de constater le tir à vue qui suivit la sortie du dernier opus de Travis : The boy with no name. Dans le New Musical Express, sam Richards n’y allait pas de main morte : « By pioneering the vile concept of adult-orientated-indie, Travis greased the pole for every quivery-lipped drip from Lightbody to Blunt. Not content with installing this impotent aural gruel as the country's primary musical diet, Travis insist on continuing to make records of their own. 'The Boy With No Name' is everything you'd expect from a new Travis album and less. The occasionally pretty melodies are played and sung with all the soul of a platform announcement, while Fran Healy's vapid lyrics plumb new depths of banality when he rhymes "birds of a feather" with "shame about the weather". Why does it always rain on Travis? Because they're lifeless drones who should be modelling cardigans rather than sullying this wonderful thing we call pop music.” Leonie Cooper dans The Guardian n’était pas plus tendre : “ they're the group at whose feet we can squarely lay the blame for the anodyne likes of Coldplay, Keane and Snow Patrol. In a less liberal country, they'd probably be banished to the margins, but instead they've come back to taunt us with more of the same with their fifth album.[…] There are plenty more wishy-washy guitar tunes present like the drippy, tambourine laced Battleships, the wheezing Out in Space and the sub-danger of Eyes Wide Open; all riddled with Fran Healy's girlish croon. Spare us. » Avec de tels papiers, le cas Travis semblait bouclé et tout nous incitait à faire l’économie de l’audition d’un énième pensum. Pas si simple car s’il y’a la presse anglaise, toujours réjouissante de mauvaise foi et d’avis lapidaires, il y’a aussi Indie-Boy Traqueur, dont le blog, foutraque et indispensable est loin de partager le même avis . IBT y parle d’un « retour en grâce » d’un « album de la sérénité ». Alors, qui croire ? Je me sens mal placé pour trancher car j’ai toujours entretenu une faiblesse coupable pour les 4 de Glasgow et ce, depuis leurs tous débuts. Leurs persistantes lacunes ? Les lyrics, bien sûr, tellement embarrassants qu’on ne se hasardera pas à vous les traduire et une incapacité à se renouveler qui frise le surplace. Leurs non-moins persistantes vertus ? les fameuses «wishy-washy guitars» dont parlait leonie Cooper, cette jouissive trademark, et puis ces petites mélodies qui, si, à mon avis ne font pas oublier la face 1 de 12 memoriesTheir finest hour») n’en restent pas moins délicieusement entêtantes (en priorité, Closer, Battleships et Out in space). And if you want to judge on your own, it’s here.

6 comments:

Erwan said...

Moi aussi je m'étais dit j'arrête Travis, mais IBT m'a convaincu, et je regrette pas. 'Selfish Jean' est également assez efficace.

coolbeans said...

J'aimerai toujours Travis. Leurs albums ne seront pas toujours bons. Mais eux, je leur voue un culte éternel, comme à quelques autres mélodistes d'exception.

Jocelyn Manchec said...

Très très beau morceau que cet extrait...
Peut-être même vais-je, quant à moi, à sa soudaine lumière, me dire enfin: Travis je m'y mets ?

Anonymous said...

Pas peu fier de t'avoir fait écouter un morceau de Travis, l'ami !
l'sonic

indie-boy said...

Wôôah! Je suis cité entre Sam Richards du NME et Leonie Cooper du Guardian! Impressionnant! A chaque fois que tu parles de Travis, comme le petit comment que tu as mis sur mon Blog, je peux pas m'empêcher de réécouter. J'aime bcp 7 des chansons de l'album, c'est déjà pas mal : 'Selfish Jean' évoqué par Erwan, 'Closer', 'Battleships' et 'Out in space' que tu cites, et 'My Eyes', 'Colder', 'New Amsterdam' + le Morceau caché assez correct. Le reste c'est du Travis classique des 2 albums précédents, pas très intéressant. C'est marrant que tu dises que leurs paroles sont leurs persistantes lacunes : jusqu'à présent, je n'avais jamais prêté la moindre attention à leurs paroles, et sur cet album, je sais pas si c'est dû à la nostalgie qui s'en dégage, mais certaines chansons m'intéressent, j'ai pas encoe trop approfondi le sujet, je pense surtout à Out in Space sur l'amitié et à My Eyes sur la paternité récente de Francis Healy, morceau qu'il a écrit le jour où il a appris que sa femme était enceinte. Alors pour conclure, je ne dirais plus l'album de la sérénité, mais l'album de la paternité tout simplement, avec tout ce qui va avec (la sérénité, une nouvelle vision + positive de la vie, l'état de grâce, un amour très chaud que l'on ressent au fond de soi, etc). Enfin bref, j'en sais rien moi, tu pourrais témoigner, Mariaque aussi, ou alors on pourrait demander à Christophe Moreau ce qu'il ressent depuis la naissance de sa fille, en quoi ça l'a transformé : en tout cas, cette naissance a transformé la musique de Travis, en état de grâce sur certains morceaux; disons que c'est l'équivalent pour moi du 'Vauxhall & I' de Morrissey en 94, une sorte d'album autobiographique de Travis (Bon OK, ça reste tout en retenue : c'est pas des grands paroliers), un 'middle-life Crisis' album, le temps où l'on fait le point sur sa vie, ses amis, le succès...
Voili voiloù. C'était une réflexion sur l'influence de la paternité dans l'histoire du Rock, je compte bien en faire un livre, après avoir bouclé celui sur l'influence des Tongues.
Merci.

Eric Aussudre said...

C'est con à dire mais pour moi, la chanson qui cloue son rivet à toutes les autres sur la paternité, c'est Mistral gagnant.