Friday, August 31, 2007
The best of friends
Parmi les millions de photos consacrées à Sinatra, celle-ci, prise en 1989 ou 1990 est assurément l’une de mes préférées. Elle se trouve à la conclusion d’un des livres que Nancy a consacré à son père, Frank Sinatra : An american legend. Livre qui hélas ne s’éloigne jamais de l’image pieuse entretenue consciencieusement par ses proches mais qui regorge cela dit d’une iconographie somptueuse, ce qui est le moins pour un livre écrit par sa propre fille. Sur ce cliché (dont malheureusement Nancy ne donne ni l’auteur, ni la date (peut-être est-ce elle qui tient l’objectif ?)), les deux amis de quarante ans s’étreignent pour l’une des toutes dernières fois, Sammy s’éteignant le 16 mai 1990 d’un cancer de la gorge. Compagnons des bons ( le Rat Pack, les concerts au Sands) comme des mauvais jours (la non-invitation de Sammy au gala d’investiture de Kennedy, l’accident de voiture qui lui fit perdre un œil), ces deux-là s’aimaient comme des frères. Amis dans le succès, ils le furent aussi dans l’adversité. Sinatra fut en effet le témoin de Sammy lors de son mariage avec May Britt (et les mariages interraciaux étaient alors un bon moyen pour recevoir à foison menaces de mort et blacklisting) et Sammy, lorsque beaucoup de « bien-pensants » s’indignèrent que Frank put être coopté pour recevoir le NAACP* Life time achievement award eut ces mots qui vont bien au delà du simple hommage amical : «He was my friend long before it became fashionable to be my friend. You wouldn’t see black dealers or black people living in hotel in Las Vegas if Sinatra hadn’t spearheaded it all in 1946 ». Sans doute l’admiration éperdue que Sammy vouait à Franky (il a toujours affirmé qu’il lui devait sa carrière) gênait-elle parfois quelque peu le « chairman ». On peut d’ailleurs lire le regard absent de Sinatra comme un embarras face à cette reconnaissance . Mais on peut aussi considérer qu’il cherche à dissimuler son émotion alors qu’il tient dans ses bras un ami qui a déjà un pied dans l’autre monde. Je vous laisse décider.
* :National Association for the Advancement of Colored People
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5 comments:
belle chronique...
J'ignorais tout ça. Le reste aussi d'ailleurs.
Magnifique. Il manque la traduction pour les profanes, mais il est vrai que tu n'es pas un adepte du sous-titrage, même quand le film a été tourné dans la banlieue d'Oulan-Bathor avec des moyens locaux indigents.
Bises
L'OdN
Le Sonic n'aurait plus rien à raconter ? Allons, allons, je n'y crois pas une seule seconde... (et la radio... vous reprenez ?)
Un petit travail de commande m'éloigne pour l'instant de mon blog. Mais ce n'est que temporaire, rassure-toi !
Sonic
P.S : Le Mariaque et Mézigue sont sur le même bateau. Donc , pour la radio, c'est du même tonneau.
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