Sunday, December 16, 2007





Il n’y a pas que sur la balance qu’Alicia Keys ne puisse rivaliser avec ses consoeurs Angie Stone et Jill Scott, il y’a aussi sur les mérites artistiques de son dernier album. Terriblement affecté, modulant en permanence, mixé en avant, sa voix fatigue vite l’auditeur. Dommage car ses maniérismes empêchent de goûter des compositions loin d’être toutes inintéressantes (Superwoman, Go ahead notamment). Peut-être est-ce l’âge (simplement 27 ans), peut-être est-ce la volonté de ne pas se couper du mainstream mais Alicia Keys donne l’impression de n’être pas encore capable d’en finir avec son image de petit prodige Old school. Rappelons simplement qu’à seulement 23 ans, Lauryn Hill avait su, elle, s’affranchir d’une toute autre manière de ce que l’on attendait d’elle.
Jill Scott n’a pas de ces soucis puisqu’elle n’a jamais vraiment percé en dehors des aficionados de Soul Music (2 singles classés dans le Billboard hot 100 en presque 10 ans de carrière, ça fait pas bézef’ pour un talent de ce calibre). Je sais bien que pour la plupart d’entre vous, l’annonce d’un nouvel album de la diva de Philadelphie fait autant d'effet que l’annonce d’un supplément jardinage dans Sud Ouest Dimanche. Dommage, vraiment dommage ! En fait, dans un monde plus juste, vous connaîtriez déjà Jill Scott et son précédent disque vous aurait déjà fait grimper au rideau (Beautifully Human
, le bien nommé). Dans un monde plus juste, Jill Scott figurerait aux côtés d’Amy Winehouse (immense disque aussi, ne comptez pas sur moi pour dévaluer l’une sous prétexte de réévaluer l’autre) dans le Top 50 annuel d’Uncut en lieu et place du Chrome Dreams II d’un Loner à bout de souffle.
Du souffle, Jill Scott n’en manque certes pas qui signe avec The Real Thing un des grands chocs de 2007 qui est aussi et surtout une célébration du plaisir féminin et de la sexualité telle que peu d’hommes ont osé le faire concernant leurs propres extases. Du moins avec cette honnêteté là. Crown Royal ne se cache derrière aucune métaphore et aborde sans complexe la question de l’orgasme clitoridien :

And I'm twisted
In your hands
and your lips
and your tongue tricks
and you're so thick and you're so thick
and you're so
Crown Royal on ice

Quant à Epiphany, son texte ferait passer les romans d’Esparbec* pour des lectures de rosière. Je vous laisse apprécier :

Watching,
Watching as he took the holder off his shoulder

Fire in his eyes,hands getting bolder
Quiet,quiet

Growing excited
Dug him for his bank account,but really for
his private
Damn about a mindset
Really wasn't into that
Needed me some pleasing,jon looking real fat
Laidback was his foreplay
All that was needed,needed was some of that
Started simple
Massaging on my temple
Pinching on my mountain peaks
That a sisters into
I responded,"Mmmmm."

You like the sound,I like makin'it more
I fell for the rock and shore

Enough,he brought it close so I could really see
Up close he slid between my breast
Sweaty with lust and sweat

Quant à la musique, j’aimerai vous en donner un aperçu et j’ai choisi le premier single qui fut extrait de l’album. Moins damn hot que les deux titres précités assurément mais d’une maîtrise vocale , d’une assurance qui auraient légitimement dû propulser Jill bien plus haut que la môme Alicia.

Jill Scott : Hate on me

* : que mon lectorat adulte profite des congés de fin d’année pour se plonger avec ardeur dans La pharmacienne, un livre difficile à lire des deux mains.

5 comments:

Jocelyn Manchec said...

Je présume que tu nous invites à l'Esparbec et non à celle-ci:
http://img68.imageshack.us/img68/3050/253293434lfe6.jpg

Eric Aussudre said...

Tu devines juste !

Anonymous said...

Cher visiteur,amateur de Genevoix, je vous remercie de votre visite sur mon blog.Qu'il subsistât encore des amateurs de cet écrivain me ravit, moi qui le pensait tomber ,hélas, dans les oubliettes de la mémoire littéraire. Il m'accompagne avec toujours autant de grâce depuis mes 16ans! bien cordialement, favrieuxjmp

Anonymous said...

Jill Scott n a jamais percé? depuis quand ? Dans ton monde de franchouillard inculte oui peut être. Jill tu ne l'as connais pas. La preuve tu n as pas mentionné son premier album " Who is Jill Scot" ou il y a le titre qui est classique now et ki date de 2001 " he loves me " Ce titre est tellement un référence que Beyonce la reprise sur scène pdt toute sa tournée ! Beyonce qui chante le titre d'une autre qui date de même pas 2001 c'est qu elle la respecte un peu le Jill Scott ? hein? Et pour info elle a été nominée douze fois aux grammy awards et en a gagné 2. C'est pas percer pour toi? . AARRRGG quand ca parle de ma Jill Scott je deviens méchante. Au fait le dernier est un bijou et Crownn royal on ice est le meilleur titre. Il faut acheter tt les albums de Jill Scott c'est de la musique, de la vrai !

Eric Aussudre said...

Je n'ai jamais prétendu connaître Jill Scott et lorsque j'évoquais le relatif anonymat dont elle jouit, je parlais de nos rivages "franchouillards". Je vois que ses fans (et je me compte parmi eux) sont aussi intransigeants que les aficionados indés. Merci de rétablir certaines vérités, chère anonyme et désolé de vous avoir offensée par mon ignorance crasse.