Le 4 mars 1995, Allan Jones, alors rédacteur en chef du Melody Maker, décidait d’offrir à ses lecteurs en supplément gratuit de son hebdo, un petit opuscule d’une grosse centaine de pages appelé Unknown Pleasures : Great lost album rediscovered. Il s’agissait pour les critiques du M.M de défier le temps d’une brochure l’orthodoxie en matière de playlists et de donner un coup de projecteur à des disques qui échappaient à la litanie prévisible du Hall of fame habituel. Avec évidemment à la clé une relecture furieusement subjective de l’histoire de cette musique qui nous obsède. Dans une brillante préface, Allan Jones décrit ainsi son dessein : « ‘Unknown Pleasures’, is a rummage around in rock’a attic, a chance to celebrate some of those records that we think we can justifiably claim to be ‘great’, but which perhaps had no great influence on the shape or evolution of the music we listen to, whose only significance may in fact have been that they had in some ineradicable way affected us personally, caught us at vulnerable moments and haunted us ever since, and which are often and comprehensively ignored in the larger scheme of rock history. Our ‘Unknown Pleasures’ include records by major artists that are mostly either blithely overlooked or dismissed as eccentric aberrations ; records by groups who in their heyday enjoyed sometimes huge critical and popular success, but have since fallen out of fashion ; and records by talents perhaps too individual, visionary or downright weird to ever had a hope of mass recognition, but which we think deserve a wider hearing ». La défense et l’illustration de ce projet étaient assurées par les grandes plumes de la presse anglaise de l’époque et encore d’aujourd’hui pour certaines (David Stubbs, Everett True, Simon Reynolds, Paul Lester et d’autres). Le résultat est un vrai bonheur de lecture même si ou peut-être parce que certains des disques choisis ne me disaient rien qui vaillent. Presence de Led Zep cotoie Don’t stand me down des Dexy’s qui poursuit Liberty Belle des Go-Betweens et The Visitors d’Abba (ce week-end encore, j’ai du, face à une amie interloquée, réaffirmé que je n’aimais pas ce groupe au second degré mais pour de vrai)
De relire ces textes récemment m’a donné envie d’utiliser ce concept de buried treasures et d’en faire une émission de radio sur l’antenne qui m’a déjà accueilli à plusieurs reprises, Radio Collège Aytré (95.9). Après Vertigo avec Fast eddie Willy, Circonstances aggravantes avec Rocco Ballard et Miss Liberty, The New Breakfast Club avec El Mariako (dont eightdayzagame et eighdayzaweek redémarrent aujourd’hui je vous le rappelle), il y aura donc Unknown Pleasures, du moins, je l’espère. Je table sur une demie heure avec un disque décortiqué par émission. Pour le moment seul (selon ses disponibilités, Mariaque retâtera peut-être du micro) et bien décidé à podcaster l’émission (pour les malchanceux non-aunisiens), je compte sur vos précieux conseils. Ayant peur d’être à sec avant le retour des beaux jours 2009, j’ai besoin de vos suggestions, si possible agrémenté de deux-trois phrases de justifications. Je me ferai un plaisir de faire entendre vos Unknown pleasures à vous (l’utopie voulant que vous veniez à Aytré les défendre) en temps voulu.
Je profite de ce post pour signaler à ceux qui m’en veulent secrètement ou moins d’avoir abandonné mes activités ludiques que dès la fin septembre, One and one make five redeviendra le tripot qu’il n’aurait pas du cessé d’être, du moins pas si longtemps. Avec à la clé, des lots capables de faire oublier le temps d’un clic l’irrépressible baisse du pouvoir d’achat.
8 comments:
Je t'écris un "Unknown Pleasure" quand tu veux, Eric.
Quant à ABBA, arrête tes âneries, on sait bien que tu fais juste ton intéressant...
Tu vas ramer avec cette affaire-là, l'amateur de rock étant par principe pointu. C’est existentiel, chez lui.
Ca remonte au moins à Nuggets, ce truc d'exhumer le trésor caché que les autres, ballots, n'auraient pas remarqué.
Ou alors, on finasse en ressortant d'une discographie connue un disque mineur. Puisque tu cites Liberty Belle des Go-Betweens, on peut quand même dire sans blasphémer que l'album est pour le moins inégal, seul 16 Lover's Lane étant vraiment très bon chez eux.
Par réaction et pour me contredire, je te proposerai "78 'til 79 The Lost Album", des mêmes Go-Betweens. S'agissant d'un bricolage plus ou moins tardif comprenant des 45t. (Karen, The Sound of Rain) et des maquettes brutes, mal jouées et mal enregistrées, j'espère que tu considéreras comme album cette touchante collection de chansons adolescentes.
C.
Pour Abba, tu as tout mon soutien. Voilà un emballement aussi faisandé qu’une réplique des Tontons flingueurs. Fuck the second degré.
Je savais que je pouvais compter sur toi, Cool. Et puis, maintenant que tu connais la route de La Rochelle, le micro t'es ouvert.
C.,ça me plaît bien de ramer d'autant plus que l'ancien nom du Collège où se trouve la radio s'appelle le Fief des Galères. Va pour The Lost album et merci de la suggestion.
Cinq jours que je n'ai pas mis les pieds chez toi et toujours aussi peu de propositions, à moins que tes amis t'aient envoyé les leurs directement...
Puisque je l'ai encore écouté cet après-midi, je voudrais te proposer en post-scriptum Come On Feel, des Lemonheads. Le groupe n'est ni inconnu ni vraiment sous-estimé, mais on cite généralement It's A Shame About Ray, plus emblématique dans le genre rock slacker, et jamais celui-là, pourtant excellent. Le comportement d'Evan Dando à cette époque n'est pas pour rien dans cette situation, mais une fois oubliées les conneries avec Oasis, on se rend compte que ce disque est simplement très beau.
C.
pas plus de propositions que celles-ci mais merci, C., je garde précieusement en mémoire tes suggestions.
Quand est-ce que tu te mets à skype?
L'OdR (l'odieux de Rabat)
Bros you should go and see the worse clothes collection in "be happy" and don't miss the flanmenco courses !
On attend les podcasts, donc...
Post a Comment