Thursday, August 13, 2009

James Jamerson - A tribute


Regardez bien la photo du type ci-dessus : vous ne le connaissez pas et pourtant, je suis sûr à 100 % que vous l'avez déjà entendu jouer. Avec ses amis, les Funk Brothers, James Jamerson a joué sur plus de numéros 1 que les Beatles, Elvis et les Stones réunis. Dans Standing in the shadows of Motown, le documentaire passionnant bien qu'un peu impersonnel que Paul Justman a consacré aux musiciens du mythique Studio A de Motown, la plupart des jeunes habitants de Detroit (pourtant, eux, devraient savoir) citent Stevie Wonder, Marvin Gaye, Smokey Robinson comme musiciens majeurs issus de Hitsville mais se montrent incapables de dire qui étaient Earl van Dyke (claviers), Bennie Benjamin (batterie) ou Jamerson. Ces types ont pourtant une responsabilité primordiale dans la naissance du son Motown mais il a fallu quasiment attendre la sortie de ce film (2002) pour que les survivants aient leur part de renommée (Hélas, Bennie"Papa Zita" était mort en 1969, Eddie "Bongo"Brown en 1984 et Jamerson en 1983). Le film laisse clairement entendre que de tous ces musiciens hyper doués, le plus novateur, le plus prodigieux fut Jamerson (que ceux qui doutent de mes dires aient la curiosité d'écouter les trois monstrueuses introductions proposées ci-dessous). Il a étendu le rôle de la basse comme peu avant lui et j'ai tendance à croire le producteur David Axelrod lorsqu'il parle de Jamerson comme du "greatest electric bass-player of all time " et lorsqu'il ajoute "The bass is always the foundation of any really great song, you must always have a good bass-line going in a song for it to work".
Miné par l'alcool et le manque de reconnaissance de Motown (il faut ici rappeler que son nom n'apparut sur une pochette de disque qu'en 1971 avec What's Going on), les dernières années du Funk brother number one furent une lente descente aux enfers. Le 25 mars 1983, il est obligé d'acheter des billets sous le manteau pour assister à la soirée télé commémorant le vingt cinquième anniversaire de Motown. Anonyme parmi les anonymes, il assiste à cette pénible soirée d'autocongratulation et de mesquines rivalités (Diana Ross ne supportait pas d'avoir autant de plans de coupe que Mary Wilson et Cindy Birdsong). Pas un mot ne sera dit sur lui et sur tous les fabuleux musiciens qui furent la gloire de Detroit. Cinq mois après, il décédait d'une cirrhose.
Intro n°1
Intro n°2
Intro n°3

3 comments:

Christophe said...

A quand l'hommage à Ellie Greenwich ??

Eric Aussudre said...

Je suis pas un fanatique des nécrologies contractuelles mais, rassure-toi, je reparlerai d'Ellie et de tous les artistes chéris du Brill Building !

Christophe said...

je te comprends.