Saturday, October 03, 2009
Pauline à la plage
C'est peut-être en refusant d'être de son temps qu'on devient intemporel et c'est peut-être aussi en s'adonnant à l'artifice qu'on s'approche le plus de la vérité des sentiments. Ces idées me trottaient dans la tête en regardant pour la première fois Pauline à la plage d'Eric Rohmer. J'avais enregistré le film sur VHS il y a presque une décennie mais j'avais différé le visionnement par peur d'être déçu.
Quel incroyable contraste entre la représentation de l'adolescent dans ce film et dans les autres films, d'hier comme d'aujourd'hui. Le personnage de Pauline est totalement dépourvu de ces tics de langage qu'on croit obligé d'adopter dès lorsqu'on s'attache à filmer des moins de vingt ans. Et les adultes n'éprouvent pas non plus le besoin d'adapter leur façon de parler . Et, du coup, le décalage des générations est beaucoup moins sensible qu'ailleurs. Les discussions interminables s'enchainent sur la naissance de l'amour sans que jamais l'ennui ne pointe le bout de son nez et ce, malgré l'incroyable affectation d' Arielle Dombasle (parfaitement en accord avec son personnage, cela dit). Les dialogues sont très écrits mais, étrangement, grâce à la vérité de la direction d'acteurs, l'adhésion du spectateur est totale (disons, du moins, la mienne!).
Le film fut distribué en 1983 et j'avais donc sensiblement le même âge qu' Amanda Langley à l'époque du tournage. Amanda est moins étincelante que Judith Godrèche dans La fille de quinze ans mais le charme du timbre de sa voix (à la fois grave et enfantin) opère longtemps. Si j'avais vu le film au moment de sa sortie en salles, nul doute que j'aurais été gêné par le très bel hommage que rend Féodor Atkine-Henri à sa beauté naissante ; aujourd'hui où j'ai largement dépassé l'âge d'Henri, je suis simplement frappé par l'hédonisme magnifique de cette scène, l'une des plus belles du film et qui donne envie d'aller faire plus qu'un tour du côté des autres films de Rohmer.
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9 comments:
Euh .. C'était juste pour demander quand reprenait Unknown pleasures ...
En ce qui concerne Rohmer , je crois que je ne suis pas encore prêt pour son cinéma ...
Sous peu, sous peu... Le temps de terminer une mission chabrolienne
Une mission chabrolienne ... ?
Un stage Lycéens au cinéma à animer sur La cérémonie
J'ai ressenti ce que tu décris mais à propos d'un autre film : Le Jeune Werther de DOILLON. Quand je pense à Rohmer, je visualise tout de suite Luchini jeune, en sous-pull années 70, bizarre non ?
J'ai dû voir Pauline à la plage mais il y a si longtemps que je n'en ai que peu de souvenirs. Sinon je vais tenter de regarder le dernier Rohmer que j'ai emprunté en DVD (ne te moque pas Daniel, stp !) une adaptation de L'Astrée... [en fait, ça me fait rire moi-même...]
@ J-P : Non, non, je ne me moque pas . ce n'est pas mon genre ...
@ Sonic Eric : tu nous tiens au courant en ce qui concerne la reprise de l'émission afin que nous relayions l'info sr le blog .
Bien sûr !
c'est le film qui m'a fait aimer Rohmer. je partais très réticent, j'ai finalement moi aussi adoré. Cette superbe lumière naturelle, ces jolies filles en maillot de bain, cette ambiance de vacance...le tout au service d'une histoire et de dialogues écrits avec la rigueur classique que l'on sait. Si tu découvres, je me permets de te conseiller Conte d'automne bénéficiant, lui, de la lumière chaude des vignobles ardéchois.
Ce qui est beau chez Rohmer, c'est qu'on est fasciné par des gens légèrement embarrassants et pas toujours bien sexy. Amanda langlet, elle est mimi, mais quand même... Et tu as raison pour la langue, ou plus généralement l'anti-naturalisme Rohmérien, qui produisent ce cinéma tellement libre.
Par association, comme je sais ce que tu regardais dans les années 80 : j'ai vu Molly Ringwald en mère dans un feuilleton récent sur Canal+. Il a fallu que j'attende le générique pour m'assurer que c'était bien elle. Je sais bien que tout le monde vieillit, nous les premiers, mais là, ça m'a filé un coup de bambou (alors que je n'ai même jamais été un fan).
C.
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