Sunday, July 28, 2013

Silence yourself

Il faut remonter à 2004 et au fabuleux Grab that gun de The Organ pour rencontrer un disque de "bruit blanc" aussi électrisant que Silence yourself de Savages. Même voix hantée, même omniprésence de la basse, même refus du "décoratif " et même intransigeance des textes, .   Une intransigeance qui avait valu à The Organ de se séparer peu de temps après la parution de leur unique disque. Hélas, la lecture de certains textes de Silence yourself (" She will choose to ignite never to extinguish" sur She will) laissent présager un destin identique. On ne manie pas un tel feu sonore, une telle incandescence des sens sans se brûler soi-même. Quand on a une telle soif de ruptures (et on ne peut pas reprocher au premier titre de ne pas annoncer la couleur : Shut up) et où chaque concert sonne comme une catharsis (pour les privilégiés les ayant vu live), on ne peut pas croire que leur existence soit sans dissonances. L'âge adulte ne leur a pas encore rogné les ailes et la frustration adolescente qui sourd de Waiting for a sign n'est pas sans rappeler un autre hymne menaçant et grondant qui bouleversa notre dernière année de teen-ager. L'avenir et les pressions médiatiques les feront peut-être rentrer dans le rang mais ce témoignage-là restera aussi fort que put l'être en son temps Grab that gun.
Sur scène, Jehnny Beth demande au public d'éteindre leurs portables et de remiser leurs tablettes dans leurs sacs. Comme elles l'écrivent sur leurs sites, " WE BELIEVE THERE ARE STILL NEW WAYS TO BE FOUND WE BELIEVE THE USE OF PHONES TO FILM AND TAKE PICTURES DURING A GIG PREVENTS ALL OF US FROM TOTALLY IMMERSING OURSELVES " Peut-être un signe d'inadaptation au monde tel qu'il va, peut-être et surtout un impératif de rupture qui résonnera longtemps.

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