Wednesday, June 15, 2005

Flawless ? I wish it would

Il me faut maintenant aborder un sujet délicat mais nécessaire : la révision. C’est le principe même de ce blog tel qu’affiché dans l’en-tête et je dois m’y conformer : rien n’est jamais acquis et les bonnes réputations comme les mauvaises méritent qu’on y revienne à deux fois. Semblablement, les disques qu’on a défendu sur la foi d’une écoute distraite doivent être soumis à une analyse plus rigoureuse.
Ouvrons dès à présent les dossiers sensibles.
Patience

Je m’étais largement emballé il y’a plus d’un an pour le dernier opus en date de George Michael : Patience. Gonflé par son statut proche du paria dans les milieux branchés ( qui peut me dire quand les Inrockuptibles lui ont consacré plus d’un entrefilet ? ) et toujours prompt à m’enflammer pour les causes perdues, je m’étais peut-être un peu trop précipité pour conclure au chef d’œuvre et surtout j’avais oublié au passage d’écouter le disque consciencieusement. C’est l’opportunité d’une après-midi bruineuse sur l’Aunis et une virée surprise au tristement fameux Happy Cash de Puilboreau ( tout est poisseux chez ces exploiteurs de la misère humaine, de leurs étagères casse-guiboles à leur moquette ignoble) qui m’a permis d’enfin décrocher l’album original ( je n’avais jusque là que les fichiers MP3 ) de mon grec préféré avec en sus pour 9 euros 90 Fisherman blues des Waterboys ( va-t-il lui aussi succomber à la réécoute ? ) et le deuxième Sundays. Je n’attendis pas le retour à la maison pour me repaître de la voix du maître. Remonté dans la Xanthia, je substituai Patience au More Abba gold dans le chargeur. Mais, las, je dus constater que, passé la belle introduction, quelque chose clochait dans ce disque et même que les indices s’accumulaient, vecteurs quasi-certains du semi-ratage que je n’avais pas su voir il y’a un an. D’abord, il faut souligner que la pochette est encore plus calamiteuse que dans mon souvenir. George pose, le profil bas ( de loin, il ressemble à Paco Rabane après un régime Scarsdale ), assis sur un immense canapé blanc ( hey, mon garçon, on achète pas ton disque pour avoir la couve du catalogue Ikéa, on veut juste ta glorieuse trombine ou faute de tronche, ton torse velu ! ). Faute de goût mais ça , on est prêt à lui pardonner et puis, le lascar est coutumier du fait et de longue date ( je vous renvoie aux impayables brushings période Wham ! ). Non, il y’a plus grave à commencer par les textes qui sont au mieux risibles ( « Tony, I know that you’re horny, but there’s something bout that Bush ain’t right » sur Shoot the dog ) et au pire embarassants (« If jesus-Christ is alive and well Then how come John and Elvis are dead » sur John and Elvis are dead ( déjà, quel titre plombant ! )) et puis et c’est aussi sa partie, les arrangements. Là, il a du mal à se renouveler et on retrouve les chœurs samplés et les basses fretless comme il y’a quinze ans. En outre, la plupart des morceaux s’étirent démesurément sans que la richesse mélodique ne le justifie particulièrement comme sur Precious box et Flawless. Là, l’Adonis de Kingsbury Park pousse le bouchon un peu loin. En effet, intituler sans défaut une chanson qui avoisine les 7 minutes avec un prétexte aussi mince, voilà qui mérite une bonne fessée (ce sur quoi l’ex-Wham ne doit pas cracher de temps à autre, cela dit ). Ailleurs, il minaude en vantant les charmes de son nouveau boyfriend texan ( American angel ).

Voilà qui ne méritait sûrement pas mon plaidoyer du printemps 2004.

Alors, quoi ? Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ? Ce disque est-il à fuir ?

Non !

La raison est double : Round here où il évoque tendrement ses années d’apprentissage et surtout My mother had a brother, poignante confession où il révèle que le jour de sa naissance, son oncle s’est suicidé car il ne parvenait pas à assumer son homosexualité. Sur un thème qui lui tient à cœur et sur un arrangement pour une fois sobre, George est à son meilleur, nous donnant une véritable leçon de chant sans que jamais la performance n’oblitère la justesse du propos. Là, je retrouve le chanteur que j’aime ( même si a 17 ans, je m’ingéniais à le détester ), celui de Kissing a fool, de One more try ou de Brother, can you spare a dime ?.

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