Wednesday, June 01, 2005

Last night a paper saved my life

On ne dira jamais assez l’importance, le caractère décisif d’un article, d’une critique dans la réévaluation d’un groupe ou d’un disque et même dans la pure et simple découverte d’un artiste. Je n’eusse pas été le thuriféraire infatigable des Beach Boys sans l’ouvrage du même nom signé par David Leaf et à moi offert par Jean-Pierre à son retour d’un voyage aux Etats-Unis en 1985. Brian Wilson est devenu mon idole du jour où j’ai lu les pages inoubliables que Leaf consacrait aux années d’hébétude post-Smile et notamment aux sessions accompagnant l’enregistrement de Till I die. J’avais fini par connaître par cœur ces lignes-là et je me souviens même en avoir parsemé mon courrier et mes copies. De la même manière, il n’y aurait pas eu d’Abba dans ma vie sans la critique superlative que Michka Assayas consacra à un de leurs premiers best-of dans un Rock’n’folk du milieu des années 80. Article fondateur qui me permit de découvrir ma vraie nature. Cet article où pour la première fois je pense dans la presse française spécialisée l’enthousiasme remplaça le mépris ironique contribua à une lente prise de conscience personnelle de la supériorité de la pop sur le rock mais ce fut un autre article, la review brillantissime d’Absolute Abba par David Quantick dans le New Musical Express ( rubrique replay, semaine du 3 décembre 1988 ) qui acheva ma métamorphose. C’était pour moi à l’époque et grâce à eux une vraie sortie de caverne : oui, c’était possible, des journalistes pouvaient dans le même temps incendier U2, Simple Minds et porter aux nues The winner takes it all et Dancing queen . C’était gagné : on pouvait aimer Agnetha et Anni-Frid au grand jour ( "[…] We always knew that Abba proved pop could be grown-up and not be turgid, it could encompass hurtling keychanges and sugared harmonies and[…] they proved that pop could be its own music, not some scrapbook of soul and rock and music hall " ) . Il y’eut d’autres jalons depuis et bien sûr je vais m’en vouloir d’en oublier d’importants : la rétrospective 1967 de François Gorin ( au fait, fut-ce lui le premier français à appeler Brian Wison un génie ? ) qui me fit considérer cette année comme une apogée ( et biologiquement, cela évidemment m’allait ) dans le numéro ??? de Rock’n’Folk, le papier fulgurant que Garnier consacra à Spector toujours dans Rock’n’Folk en 1985 ( à l’époque, le Spector sound m’était aussi familier que le ragga muffin aujourd’hui mais tous ces noms de girl-groups, ça me faisait terriblement fantasmer ! ), la critique doublonnée du Vulnerable de Marvin Gaye par Didier Lestrade dans Libération ( 22 et 26 avril 1996 ( avec ces mots qu’on aurait voulu écrire : « Un disque magistral, triste à pleurer. Plongez dans ce chef d’œuvre ! » )) qui nous remit la soul au cœur et bien sûr la mauvaise foi dévastatrice de Metal Mike Saunders dans son panégyrique de Luv ( au départ, une simple contribution au fabuleux Bubblegum music is the naked truth , livre sans qui la troisième émission de The New breakfast Club n’aurait jamais existé mais au finish une déclaration d’amour pour ces trois hollandaises seventies qui m’a littéralement embrasé ) , LUV : The Über Abba ? .Bubblegum

1 comment:

Jocelyn Manchec said...

de post en post, tout mon Sonic se met à poil. Nous lubriques, on en redemande, allez !!!