Pendant longtemps, mon «abbagirl» préférée fut Agnetha. A cause de cette photo peut-être ou plus sûrement parce qu’elle tenait la partie lead dans deux de mes titres préférés du groupe : The day before you came et The winner takes it all. Aujourd’hui, mon cœur balance davantage. Anni-frid a une frimousse qui me plait finalement tout autant et elle semble parvenir presque toujours à tirer un meilleur parti des audaces vestimentaires assez typiques de la liberté et de l’invention des seventies (seules certaines chemises hawaïennes ont vraiment du mal à passer). De plus, alors qu’Agnetha a toujours été considérée à tort comme la bombe sexuelle du groupe (cela ne correspondait pas à sa personnalité, celle d’une saine country girl aspirant à la quiétude domestique, pour aller vite), Frida incarnait une sensualité adulte au bout du compte bien plus tentante que les nattes adolescentes de sa partenaire. Une preuve de mes dires ? La magnifique pochette de Frida Ensam, disque paru le 10 novembre 1975 en Suède. Cette photo, c’est la femme de 30 ans dans toute sa plénitude, sûre de son charme (le regard n’a rien des mines effarouchées des premiers singles solo d’Agnetha) et assurément épicurienne (la grappe de raisin, le verre de vin et la pose très « Emmanuelle »).
Hélas, disons-le tout net, le contenu est loin d’être aussi affolant que le contenant. Pourtant, le choix des reprises est alléchant (Wouldn’t it be nice, Life on Mars, The most beautiful girl), Anni-Frid ayant manifestement eu envie de se faire plaisir entre deux tournées harassantes d’Abba (on parle ici de l’année qui suit le succès de Waterloo au concours Eurovision). Je crois qu’elle voulait surtout ne pas faire un album d’Abba sans Abba quitte à revenir au type de répertoire qui était le sien avant sa rencontre avec Benny : principalement des adaptations de succès de la variété européenne. Non, ce qui cloche ici, ce sont les arrangements très « middle of the road » avec forces cordes, solos de guitare envahissantes et rythmique de balloche. Benny qui supervisait l’ensemble pour sa moitié, a eu la main un peu lourde. On est loin de la précision et de l’urgence qui caractérise les singles d’Abba contemporains : S.O.S et Mamma mia. Demeure bien sûr la belle voix de mezzo de Frida, l’autorité dans le phrasé et ce léger vibrato qui colle le frisson. Pas suffisant pour pouvoir rivaliser avec le disque qui allait bientôt constituer l’opus majeur du groupe «leur Sergeant pepper à eux» mais aussi de la dame : Arrival où Anni-Frid s’adjugeait les leads phénoménaux de Knowing me, Knowing you et de Money money money.
Frida : Life on Mars (en suédois)
8 comments:
C'est vrai que c'est un peu lourd derrière sa voix...
Mais le suédois ça m'éclate !
(et merci pour le lien)
Je suis aussi très philoscandinave mais je ne comprends goutte au suédois, malheureusement.
Sonic Eric
Ah mais moi non plus je n'y comprends rien... c'est pour ça que ça m'éclate !
C'est pourtant une langue de blond... ça ne peut donc pas être bien compliqué ! ;-)
Et tu sais de quoi tu parles Coolbeans... ;-)
Ah Abba! tu devais avoir 10 ans à leur grande époque...
Sacré Sonic, qu'est ce qu'on ferait pas pour théoriser les amours d'enfance...jusqu'à convoquer Bowie (remarque la reprise s'écoute)
Allez RYS
J'avais 9 ans au moment d'Arrival mais j'ai vraiment découvert le groupe à 20 ans, donc bien après leur séparation. Il ne s'agit pas ici de nostalgie (contre laquelle je n'ai rien d'ailleurs) mais d'une inclination profonde, à la fois irrationnelle (mon éducation musicale ne me portait pas vers eux) et parfaitement assumée. Ton commentaire (aussi bienveillant soit-il) laisse à penser qu'il faudra encore des années avant qu'on les considère à leur vraie place dans le panthéon de la musique populaire.
Sonic Eric
et bien j'adore le suédois j'en connais même grâce a un camp et c'est une langue assez marrante à entendre toute la journée...
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