Sunday, February 22, 2009

Le Top 10 des disques qui ont pourri leur époque

J'avais dit qu'on ne m'y reprendrait plus mais j'ai eu le malheur de cliquer sur l'un des liens d' Eightdayzagame et depuis, je n'en décroche plus. Topito, c'est une bonne couche de régression sur fond d'humour potache mâtiné d'esprit Mad. Bref, une bénédiction. Qui m'a incité à faire mon petit top à moi. Un top pour faire une croix sur ceux qui m'ont abimé les esgourdes pendant tant d'années, le Top 10 des disques qui ont pourri leur époque.
Ces disques-là, vous n'auriez jamais dû les croiser mais voilà, comme vous n'êtes ni berger "décroissant" dans une yourte , ni moine convers, ni même naufragé volontaire, les ondes généreuses, des amis bien intentionnés et le designer sonore de votre coiffeur se sont chargés de vous rappeler que les nuisances du monde moderne ne sont pas qu'olfactives.
Et s'il y a, contrairement à ce que pense Clément Rosset, des artistes pour nous consoler de vivre (ceux dont on parle généralement dans ce blog), d'autres semblent au contraire s'être donnés le mot pour nous punir d'avoir posé le pied sur terre.
La liste est longue des fâcheux qui ont dévasté notre paysage sonore mais puisqu'il faut bien commencer :
1. Red Hot chili Pepper's : Mother's milk
Gonflette, tatouage et shorts de skaters, les nineties ont-elles vraiment été plus reluisantes que les eighties ? Crasseusement nul !
2. U2 : The Joshua tree
Lyrics prétentieux, guitares boursouflées, vocaux ampoulés. Bref, une abominable purge !
3. Oasis : (What's the story) Morning glory
Comment ces recycleurs de seconde zone ont-ils pu mystifier l'un des publics les plus avertis qui soit ? une égnime dont je cherche encore la clef.
4. Dire Straits : Brother in arms
Ce type (Mark Knopfler) a méthodiquement bousillé tous les projets dans lesquels il fut engagé (Dylan, De Ville, etc...) Mon pire souvenir de 1985 avec mes trois ratages de permis.
5. Billy paul : 360 degrees of Billy Paul
Si Marvin est assis à la droite du père, lui, il est au fond du couloir près des latrines.
6. Bjork : Homogenic
L'Annie Lennox des nineties. Conviviale comme une poignée de main de Poutine, sensuelle comme une douche glacée et plaisante comme un abcès dentaire
7. Benabar : Reprise des négociations
A ce niveau d'indigence, on ne peut même plus parler de carences vocales. A côté de lui, Souchon, c'est Caruso. Et puis ses textes sont aussi inventifs qu'une blague de Ruquier.
8. Green Day : Dookie.
Pendant qu'ils vendaient ce disque par containers entiers à une génération de crétins en short, John Cunningham s'apprêtait à sortir Bringing in the blue dans l'indifférence générale. Ce monde est injuste !
9. Yannick Noah : Mon Eldorado
L'ex-quart de finaliste de Flushing Meadow a longtemps hésité entre le coaching et la musique. Qui a dit qu'il aurait du choisir le coaching ?
10 Phil Collins : Hello I must be going !
Morrissey et lui font le même métier. Ouais, Danièle Thompson et Hitchcock aussi !

Et vous, les amis, quels sont les disques qui ont sciemment pollué votre environnement sonore ?

12 comments:

coolbeans said...

Phil Collins, Yannick Noah, Red Hot, je les mettrais dans ma liste aussi. Et j'y ajouterais :
- Public Enemy
- Tryo
- Eiffel 65
- No Doubt
- Les Garçons Bouchers
- Garou

Et, bien sûr, Johnny Halliday

Anonymous said...

Complètement d'accord sur le principe.
Aujourd'hui, il y a un truc terrible qui se passe avec les radios : ce ne sont même plus des disques qui pourrissent l'époque, mais un certain genre informe, vaguement r'n'b. C'est surtout le côté informe qui me choque : il n'y a plus le caractère de prise de décision que représentait une mélodie.

Maintenant, je suis en (léger) désaccord, mais c'est normal qu'il y en ait, sur le disque d'Oasis : non que je l'écoute, attention, mais je crois qu'il n'a pas forcément "pourri" l'époque. Il a des vertus de "time capsule", de marqueur temporel.

Je l'ai écouté il n'y a pas très longtemps et il a ses moments. Aucune idée malheureusement n'est poussée à son terme, c'est ça sa faiblesse. Il suffit de le comparer avec le Pirate Playlist 66 d'Ed Ball, un album de 1999 réalisé "à la manière" d'Oasis, pour se rendre compte que ces idées, une fois développées, étaient intéressantes.

Je dirais : une certaine façon de marcher dans la rue, le matin(comme sur la pochette). Chaque époque a sa façon de marcher dans la rue, le matin. Oasis a pu marquer ça, parce que justement ils ne développaient pas leurs idées, et restaient accessibles (où Ed Ball sur la même base de départ n'en a pas vendu deux).

Alors que les autres albums de la liste ne représentent rien, ne symbolisent rien, n'initient rien. On est bien d'accord pour dire que "pourrir l'époque" va au-delà du mauvais disque : c'est la capacité de nuisance qui importe. Quand les disques sont trop faibles, ils ne peuvent pas nuire.

Aujourd'hui, c'est vraiment la répétition des radios type NRJ, qui fait la nuisance. Les chansons peuvent alors être faibles ET nuire, ça devient possible, quand on les passe deux fois par heure, qu'ils ont des accords avec Macdo et diverses enseignes, pour nous matraquer partout où nous passons.

Comme le disait Eric Chevillard sur son blog il n'y a pas longtemps : ces radios nous coupent nos antennes, qui nous relient à la poésie du réel. Toute la vibration dans l'air qui fait le prix de l'existence, est massacré par ces gens. C'est une attaque consciente dans un cadre ultra-libéral, à mon avis. Et c'est beaucoup plus grave que ce brave disque d'Oasis, vraiment très sympathique par comparaison.

Bonne journée à vous, et merci pour cette bonne idée stimulante.

Anonymous said...

Ca reste de bonne tenue, tout ça. On aurait pu aussi inclure les daubes progressives géantes d'Emerson Lake and Palmer ou Genesis.
Mais il me semble que le monde est encore plus pourri par les singles, ceux que tu entends sans le vouloir dans un commerce et qui donnent à ta vie un manque de tenue déplorable.
Pour moi (question d'âge), l'horreur va donc de Sheila période disco à Cookie Dingler, Rose Laurens, Kajagoogoo, etc., etc. - il me faudrait 200 pages. Aujourd'hui, tout ce R'n B absurde qu'on entend partout me fait un peu le même effet, mais l'avantage de ne plus avoir 25 ans est qu'il me glisse dessus avant de me révulser. C.

Anonymous said...

je ne suis guère d'accord avec Kajajagoogoo et les Red Hot vous vous en doutez

les Red Hot avaient un son (bon depuis il verse dans le U2isme) un style "fusion" qui certes a fait long feu, mais qui était suffisament original et efficace dans ma chambre pour sauter sur mon lit et c'est déjà pas mal

Erwan said...

'Dookie', j'étais dingue de ce disque! Pourtant j'ai jamais été très short... ;-)

Anonymous said...

il manque dire straight, jean michel jarre, tous les disques des enfoirés, madonna (une vache sacrée pourtant !),yann tiersen et toutes les musiques consensuelles, je cherche, je suis sûre que je vais encore en trouver...
Julie A

Anonymous said...

Ah moi je mettrais bien Police (d'autant que ces loufiats m'ont baisé en 78 comme un bleu).
Il y en a d'autres bien sûr (Lionel Ritchie, Céline Dion, Licence4, bon j'arrête, là je sors franchement du cadre).

Et dans ta liste je ne vois pas ce qu'on peut retirer, sauf peut être effectivement Oasis. Pas que j'aime ce groupe (moi aussi je me suis toujours demandé pourquoi ils avaient obtenu un tel succès - peut être parce que l'Angleterre ça ne s'explique pas).
Je les tiens pour un des ces quelques groupes qui ont pu permettre à des kids du début des 90's de "basculer" du bon coté de la force (sauf pour leurs parents évidemment). Il y a en dépit de la pauvreté mélodique (à mon humble avis), une voix, une attitude, une morgue et suffisamment de bruit pour remplir la tronche d'un ado. Du pas très bon r'n'r mais du r'n'r quand même.
Je trouve Sylvain très juste la-dessus.

Pour ce qui est de Hallyday, il y en a eu des dizaines (comme Chirac son mentor politique), donc c'est un peu plus compliqué (mais là il me faudrait sûrement une page entière)

Eric Aussudre said...

Je vois que nos poisons sont souvent communs et je me retrouve dans beaucoup de vos détestations. J'émettrai des réserves sur P.E (que j'apprécie et qui, en France du moins n'a jamais été hégémonique sur les ondes), sur Tiersen (je ne me remets pas de sa partition pour Goodbye Lenin) et sur Jarre.
Quantt à Oasis, je les maintiens dans mon palmarès malgré les jolies nuances qu'apporte Sylvain. La production, taillée pour les stades, avec une réverb' maximale, est vraiment un chemin de croix.
Le R'n'B, je parle évidemment de celui d'outre-Atlantique, c'est une toute autre histoire. Amerie, Beyoncé, Justin Timberlake, Usher, c'est quand même une poignée de foutus singles, non ?

coolbeans said...

Ah ben peut-être mais Oasis aussi c'est une poignée de foutus singles. Et même parmi les meilleurs des nineties... ("Supersonic", quand même !!!)
Après les deux premiers albums c'est sûr que ça devient plutôt du Banga, mais bon...

Eric Aussudre said...

Supersonic, la glorieuse exception en effet comme Today I saved the world pour Eurythmics

Anonymous said...

Absolument réjouissant : tu es merveilleux dès qu'il s'agit d'être méchant. Je te fais de la pub sur mon blog : je sens que tu vas récupérer d'autres lecteurs! Et la castagne risque de commencer!!
Je t'adore

L'odieux r'bati

Unknown said...

Mais oui oui oui quoi !!! C'est tellement vrai. J'aurai eu sensiblement le même choix de disque en plus.