Décidément sous le charme d'Amanda Langlet, j'ai voulu visionner
Conte d'été (1996) à la manière d'une suite de
Pauline à la Plage sauf que dans
Conte d'été, le personnage joué par Amanda s'appelle Margot. Douze ans après, le visage de l'actrice conserve des traces de l'adolescence (les joues pleines, le front légèrement bombé) et cette voix si prenante, à la fois douce et assurée (la comparaison est cruelle pour Lena, censée être la véritable amoureuse de Gaspard et dont les interventions tombent systématiquement à plat). La collégienne est devenue une étudiante en ethnologie qui travaille l'été pour sa tante dans une crêperie de Dinard (on a au passage quitté le Cotentin pour l'Île et Vilaine). Margot a conservé de Pauline la faculté de voir vrai dans le jeu que jouent ses amis même si elle a parfois du mal à conserver la distance que nécessiterait son rôle de confidente. Elle veut faire de Gaspard (Melvil Poupaud) son ami et peut-être un peu plus...
Aussi impatiemment qu'avec Pauline, on guette les moments où Margot entre dans le cadre (heureusement, ces moments sont nombreux notamment lors de longs dialogues avec Gaspard sur la plage). Son personnage, délicieusement ambigu , domine et de loin les autres protagonistes.
Subtilité des échanges amoureux, finesse des dialogues (comment ne pas penser à Marivaux lorsqu'on sait que Margot est serveuse mais qu'elle parle à la façon d' Euphrosine dans L'île des esclaves ?), importance de la lumière naturelle (cela fait un bien fou de voir la Bretagne sans filtre), pas de doute, on est bien chez Rohmer. On est tellement bien que lorsque Gaspard quitte Margot pour le bac qui mène à Saint-Malo, on est subitement tout triste. On a beau dire qu'on se reverra à Rennes, personne n'est dupe!
5 comments:
Eh riquet, fais attention la rohmerite se rapproche, c'est quand même gnan gnan ce film, un peu de R'N'Roll que diable !
Eh oui, il y a des mecs qui aiment Amanda Langlet. Les mystères de la vie.
J'ai un copain dont c'est le cas. Un gars estimable mais un peu Playmobil sur les bords.
En même temps, il aurait pu se focaliser sur Béatrice Romand. C'est donc un moindre mal.
Pour en revenir à cette idée que Rohmer nous fait aimer ce qu'on n'est pas censé aimer (c'est son côté Flaubert), ce sont souvent les hommes qui finissent par me plaire chez lui, même si à part Trintignant ou Féodor Atkine, c'est une belle collection d'ahuris.
C.
(Et Jessica Forde, quelqu'un s'en souvient?)
Jessica Forde, cette Jessica Forde ?(http://farm3.static.flickr.com/2761/4069209752_b21d982478_o.jpg). Difficile après ça de ne pas aller voir du côté de Reinette et Mirabelle...
Plus canaille que Langlet, moins catho que Barrault. Je confirme : très bien en Reinette, ou en Mirabelle, je ne sais plus.
Elle est aussi dans "Buisson ardent", de Laurent Perrin. Débarrassée de ce côté tête-à-claques raisonneuse de l'héroïne Rohmérienne, elle perd quand même en charme. C.
Parmi les égéries rohmériennes, Marie Rivière dans Le rayon vert et Emmanuelle Chaulet dans L'ami de mon amie (un joyau que je viens de découvrir) ont ma préférence.
Françoise Fabian étant hors-concours.
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