Monday, October 31, 2011
Eric Poupinel, c'est moi
Déjà cité dans ces pages, Luc Blanvillain publie ces jours-ci son troisième roman en littérature jeunesse : Un amour de geek chez Plon. C'est un type de littérature qui me tombe habituellement des mains mais Luc parvient à se défaire de presque tous les pièges tendus par ce genre (pauvreté lexicale, irruption du fantastique, intrigues invraisemblable). Je lui reprochai juste au téléphone de n'avoir pu éviter une fin lénifiante mais il me fit remarquer que la littérature jeunesse était toujours sous le joug de la loi de 1949 qui interdisait les fins démoralisantes. Je ne serai guère plus sévère car Luc me fait l'amitié de me prendre comme modèle pour dessiner la figure d'Eric Poupinel, le père du héros, Thomas Poupinel. Physiquement très proche ("sa grande carcasse flanquée d'un début de bide"), il partage avec moi le goût pour le vinyle, les collectors et la musique pop de la fin des années 60 (même s'il y a peu de chance que je m'extasie devant un pressage original de Fresh Cream (Odessey and oracle m'aurait davantage convenu)). Le moment le plus savoureux pour moi, c'est lorsque Thomas demande à son père de cesser lui aussi de passer tout son temps libre sur Internet.
"- Vous arrêtez l'ordi, vous aussi. Papa, tu arrêtes de glander sur des sites de musique et d'envoyer des blagues pourries à tes potes, tu arrêtes ton blog que personne ne lit sur les groupes de filles des années soixante. [...] Mr Poupinel fut stupéfait. Il ouvrit une drôle de bouche, comme si ce n'était pas la sienne et qu'il ne savait pas bien s'en servir. - Comment ça, personne ne lit mon blog ? - J'ai regardé les statistiques. Tu as une visite par jour : toi. Et, des fois, ton pote Jocelyn."
Sur le moment, je crus entendre l'écho de la voix de mon propre fils. C'est dire comme le dernier livre de Luc Blanvillain sonne juste. N'attendez pas que Pascale Clark l'invite à nouveau pour apprécier son dernier opus.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
3 comments:
C'est - et je n'exagère pas - un vrai bonheur de te lire . J'ai un peu déserté la blogosphère ces derniers temps et la lecture de tes billets me donne envie de m'y recoller . Histoire de rappeler aux fans de l'imbuvable Oldham que non il n'est pas l'inventeur de la modern solitude...
Je vais commander le livre dont tu parles . En ce qui me concerne, je ne pense pas que la littérature jeunesse soit bonne ou mauvaise . C'est davantage une franchise commerciale qui charrie son mot de nullités mais qui m'a permis de découvrir des auteurs précieux comme Louis Sachar , Robert Cormier ou Hubert Mingarelli .
Merci pour le conseil donc !
( et ton émission ???)
Merci pour tes commentaires et si ce post a pu t'inciter à reprendre le chemin de Next, et bien, il n'aura donc pas été écrit complètement en vain.
Et le retour d'Unknown Pleasures est hélas remis à plus tard...
Avec moi, on ne pourra plus dire que ce blog n'a qu'un seul rédacteur et lecteur. Non One and one make five n'est pas au XXIème sicèle ce que souvenir d'égotisme fut au XIXème; non Soniceric n'est pas le Stendahl du XXIème siècle; ce n'est pas possible !
Post a Comment