Sunday, November 27, 2016

A kiss is still a kiss

Dick Haymes...
Un nom aujourd'hui bien oublié en dehors de quelques nonagénaires américaines.
Dick Haymes avait pourtant tout pour passer à la postérité : la voix, le look, l'entregent, la classe.
Dick, qui avait vu son étoile grimper en même temps que Sinatra aurait pu lui faire bouffer son chapeau.
Mais si tous deux ont plongé au même moment, au début des années 50, l'un s'est relevé pour coiffer la couronne de roi des crooners, l'autre s'est progressivement effacé (enregistrant pourtant sur le même label que Frank, Capitol) jusqu' à sombrer dans un quasi-anonymat (seuls quelques fans chenus maintenant la dévotion intacte)
Frank avait Ava, Dick eut Rita mais le crooner argentin ne connut jamais de glorieux comeback. Une gestion fantaisiste de son patrimoine, le même penchant pour la bouteille que la vamp de Gilda eurent raison d' une popularité déjà vacillante.
Ses deux disques pour Capitol Rain or Shine (1955) et Moondreams (1957) ne firent hélas rien pour contrarier cette pente descendante. Les ventes furent médiocres en dépit d'indéniables qualités, surtout, si comme moi, on aime son crooner à la mise impeccable, à la diction de maître d'école et aux inflexions délicatement surannées.
Dick, c'est vrai, n'avait ni le mordant de Frank, ni la suavité de Nat, ni la décontraction de Dean et je n'ai aucun mal à concevoir que son ton perpétuellement guindé laisse l'auditeur de moins de 80 ans parfaitement indifférent (au mieux).
Les années 60 furent pour lui une décennie pour rien, entre tournée des night-clubs du Middle West et mariages de plus en plus désastreux.
A l'âge où Sinatra remplissait le Madison Square Garden et où légitimement Dick Haymes pouvat espérer qu'enfin la guigne le laisse tranquille, l'ex partenaire de Betty Grable était diagnostiqué avec un cancer du poumon déjà bien avancé. Profitant du peu qui lui restait à vivre, il retrouvait le chemin des studios pour deux ultimes disques sur un label confidentiel, For You, For Me, Forevermore et As Time Goes By. Jamais réédités, introuvables en téléchargement légal ou illégal, disponibles uniquement sur Discogs, les fans assurent que ce sont de magnifiques chants du cygne. Sur YouTube, un extrait, un seul, permet d'entendre en effet un timbre intact (Dick avait 60 ans),  une tenue hors du temps et une classe qui, elle, ne vieillira jamais.



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