Tuesday, August 24, 2021

Jerry and A Guy Named Elvis

 En 1974, Elvis n'est déjà plus que l'ombre de lui-même. Disposant d'une armoire à pharmacie de la taille d'une officine, l'officier fédéral de la lutte anti-drogues (adoubé par Nixon) prend des pilules pour tout : stress, dépression, hypertension, constipation et frise l’empoisonnement chaque semaine. Miné par sa séparation d'avec Priscilla (qu'il n'a pourtant rien fait pour éviter), empêché dans ses projets de tournée européenne par un Colonel qui gère le Kid de Tupelo comme une attraction de fête foraine, passant de starlettes en starlettes, le King est pris dans une spirale auto-destructrice qui ne cessera que sur le carrelage glacé de sa salle de bain de Graceland. Autour de lui s'active une camarilla de karatékas, de toubibs aveugles et d'amis (la fameuse mafia de Memphis) à mi-chemin entre la loyauté et la cupidité. Parmi eux, Jerry Schilling, tétanisé par l'impossibilité pour Elvis de devenir adulte mais fasciné jusqu'au bout par son charisme inouï et qui pourra témoigner de sa prodigalité absolument hors-normes comme l'atteste un extrait du livre passionnant de Peter Guralnick consacré au King (Careless Love) : " Jerry was unable to mask his emotions. When Elvis handed him the check, he dropped it, and he could barely come up with words to express his gratitude. Whatever doubts he may have felt in the past year or two, this confirmed all the faith he had placed in Elvis ever since he had first met him as a frightened, insecure twelve-year old filling in for the team that needed and extra player in a touch football game at Guthrie Park in north Memphis in the summer of 195. "Jerry, you know why I bought you this house ?" Elvis said to him at the official housewarming some three weeks later. " I know I drove all that guys crazy buying you this house, but your mother died when you were a year old, and you never had a home, and I wanted to be the one to give it to you".


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