Paul Thévenin m'écrit :
"L'odeur du soufre éblouirait-elle vos esprits par trop frelatés ? Bien sûr, on vous connaît, vous qui pour un bon mot accepteriez l'inacceptable. Vous eussiez gracier Brasillach car vous vous y connaissez en poésie hellénique ! Oui, votre Proust, porté au pinacle par tous ceux qui ne l'ont pas compris, vous a donné la licence d'accepter qu'on dissocie l'homme de son oeuvre. A quand l'étude des métaphores qui irriguent Mein Kampf, chef d'oeuvre littéraire inconnu ? A quand la réhabilitation de toutes les ordures qui ont laissé quelques griffonnages peinturlurés, quelques charabias que vous vous évertuerez à trouver géniaux. Ah! qu'importe le flacon pourvu qu'on est de vrais cons comme vous! Oui, tous les salauds sont des génies, c'est bien connu. Et l'indignation actuelle n'est que la contre-partie de leur auréole qui éclipse tant notre société, pas vrai ? On les connaît les maîtres de vos Panthéons nihilistes, vos ramassis d'ordures que vous croyez subtil de réhabiliter. Vive La tentation d'une île, vivent les chiens enragés, vivent les massacres sans bagatelle et vivent les petites bites de lecteurs comme vous, incapables de penser par elles-mêmes et seulement attirées par l'impertinence qu'elles croient seule pouvoir les exciter. Continuez vos bandaisons molles, vos parterres de platitudes et de certitudes, vos chemins que vous croyez subtils parce qu'ils empuent les cadavres de charognes immondes. Vous êtes inculte, tant en histoire qu'en littérature et ne méritez rien d'autre que de faire les beaux jours d'un blog de cinquième classe. Bien à vous, M. Aussudre à l'éclectisme aussi puant qu'étincelant."
Monsieur Paul Thévenin,
J’ai bien lu votre commentaire de mon billet intitulé Ne crachez pas sur mes tombes. Je me suis permis de le citer in extenso afin que ceux qui me font l’amitié de me lire de temps en temps puissent comprendre la teneur de ma réponse.
J’ai beau avoir une petite vocation pour le martyre, j’avoue que vous m’avez fait rougir : «petite bite», «bandaison molle», « vos parterres de platitudes et de certitudes », « inculte tant en histoire qu’en littérature » (ce qui ne semble pas être votre cas puisque vous semblez comprendre les grands écrivains bien mieux que les autres), j’ai des provisions de cilice pour l’été . J’ai la faiblesse de considérer qu’un débat sans contradicteur ne mérite pas le nom de débat et je salue donc à sa juste mesure l’honneur que vous me faites d’écrire dans ce blog de cinquième classe. Que le prof (aussi minable soit-il) soit à son tour jugé et moqué, qui pourrait s’en plaindre ?
Vous avez le verbe vif, l’insulte facile et sachez bien qu’au fond de moi-même, je regrette amèrement de n’avoir pas le dixième de vos talents de polémiste. Je vois bien, malgré ma vraie connerie (et il faut des cons pour que les beaux esprits comme vous puissent briller), le fond de votre pensée mais hélas, vous avez fait erreur sur la cible. Amateur d’amalgame, défenseur des approximations et ennemi de la nuance, ce qui est, à tout le moins fâcheux quand on donne des leçons sur la façon de comprendre l’histoire et la littérature, vous avez voulu me confondre avec ces tristes sires qui ne jurent que par les écrivains « collaborationnistes » et les pourvoyeurs de «tribunaux d’exception». Mais, que je sache, je n’ai parlé dans ce texte ni de Brasillach, ni de Rebatet, ni même de Céline et Voltaire n’a pas ordonné les massacres de Septembre tout comme Cioran n’a pas écrit dans Je suis Partout et Hitchcock n’a pas témoigné devant la Commission des activités anti-américaines. Si, au lieu de vous complaire à me couvrir de merde, vous aviez lu attentivement mon billet, vous auriez remarqué que ce texte n’avait d’autre objet qu’une irritation croissante pour ceux , obsédés par la culpabilité, qui mettent sur le banc d’accusation de l’Histoire, comme des criminels, les artistes et les écrivains et non l'odieux panégyrique des petits soldats d'Otto Abetz que vous avez voulu y voir.
J’annonçai dans ma dernière phrase le temps des procureurs mais je ne le croyais pas si vite arrivé…
Eric Aussudre
11 comments:
On ne sait quoi répondre à cela...sans vouloir prendre partie pour l'un comme pour l'autre on peu peut être poser cette hypotèse:
Ce lecteur a fait un tour chez Totagata (http://abricotnoir.blogspot.com/) puis sur le site de Pierre Assouline et à tout emmelé en cliquant ensuite sur le lien hyper texte de ton commentaire sur Abricot Noir.
En tout cas il faut admettre que vos chroniques ( a toi, Totagata et Assouline ) allaient sans doute amener la polémique. Dès que l'on aborde le monde des idéologies et des a prioris on fini toujours par s'engueuler.
A propos de polémique je viens de sortir de Inside Man et en voila un film qui fleurte avec la polémique.
Ah, Monsieur Thévenin, combien vous avez raison et qu'avec vous les petits marchands de cordelette ont de beaux jours devant eux! Oui, vous tirez avec bonheur sans même prendre le temps de viser, mais quel carton ! quelle langue ! quel style ! quelle joie que la vôtre à l'issue d'une telle diatribe! Oui, pendez Monsieur Aussudre haut et court... et pendez-moi avec!
Sans autre forme de procès, par pure invective gratuite, pour le bonheur de polémiquer stérilement, voici que vous versez dans un ridicule assez surprenant. Relisez le mail qui est sensé vous avoir fait réagir; trouvez le nom d'un seul des salauds dont vous pensez voir l'insjuste défense. Vous avez raison de condamner avec la meute les écrivains fourvoyés dans le monde politique. Vous avez tort de penser que l'oeuvre d'art n'a pas sa vie propre et vous vous privez d'un grand plaisir de ne pas lire Voyage au bout de la nuit parce qu'il y a Bagatelles. Vous devriez ne pas écouter Carl Orff car il y a le Troisième Reich, comme vous devriez ne pas lire Brecht car il y ac des goulags. Vous me direz que brusquement les arts s'éclaircissent. Encore un effort, M. Thévenin, et il ne restera que l'essentiel, le livre des livres, la Bible sur votre table de chevet... puisque tout le reste n'est que littérature, et suspecte qui plus est. Mais vous avez tellement raison que cette raison vous tient lieu d'oeillère et votre chemin, même s'il est étroit est celui du bon sens, hein? Oui, Monsieur Thévenin, vous feriez les beaux jours de l'épuration et avec vous en tant que procureur, on ne s'ennuierait probablement pas. Le Mc carthisme est de retour et nous voici tous bienvenus au Jugement Dernier de Monsieur Thévenin. A quand les bandeaux sur vos livres : "lus et approuvé par M. Thévenin", "moralement et thévinement accepté". Big Thévenin is watching me! A quand la publication de "la liste noire des auteurs condamnés par Thévenin", futur best-seller de 999 pages de grande littérature morale, avec la photocopie de l'original des pièces des procès de Lepetit, dramaturge du XVIIème brûlé à Rouen pour impiété, les pièces du procès des Fleurs du mal (quatre poèmes suspendus pour immoralité) et en bonus pour l'achat de deux ouvrages un morceau de la balle sacrée qui tua ce salaud de Brasillach ? Ah oui, les beaux jours de la pureté morale sont de retour. Les cols blancs parisiens, les beaux-penseurs vous diront ce qu'il faut lire et penser. Oui, comme l'été qui pointe son nez, M. Paul Thévenin est de retour. Merci à vous M. Thévenin
G. Devalière
Mais qui est ce Paul Thèvenin ?
J'ai beau chercher , je ne comprends pas je n'ai pas du lire le même post que lui...
Read you soon and don't mind !
Tiens c'est bizarre, je ne vois pas trop la nuance dans les commentaires que tu laisses quant à tes goûts musicaux (du moins chez moi).
La bienvenue au club :))
Par contre, c'est vrai que l'attaque personelle est impardonnable.
J'ai eu beau tenté de faire le mariole, ce commentaire m'a vraiment sonné. Si je sors petit à petit du trou, je vous le dois, les gars. Alors, Civil, Michel S. et toi mon Gwen, je vous remercie vraiment.
Bigre, quelle affaire...
Laissez-moi le temps de ramasser mes bras, les aminches...
Bravo Gwen, qui nous enlève les mots de la bouche...
Mais d'où nous vient ce Monsieur T., prompt à monter au créneau et à manier l'hystérie avec tant de de sang à la bouche ?!
Qui l'as-vu dernièrement, lui a suggeré de reprendre ses pilules ?
Mince, dites !
Les gens agressifs et vulgaires sont vraiment des sales connards.
Tu as mon soutien quasi-anonyme....
Plus de proses depuis celle fielleuse d'un auteur à ce point lâche qu'il n'a pas osé confirmé ses dires...
Est-ce à dire, justement, qu'il est temps de reprendre plume?
Ce serait la meilleure chose à faire. En tout cas pour ceux qui attendent des nouvelles ;)
keep on fighting, you're not alone!
Tes propos me vont droit au coeur, l'ami et je ne laisse pas tomber le clavier, rassure-toi. The boy least likely to, Susanna Hoffs et Matthew Sweet, Massive Attack, mon coeur balance ...
La pensée critique parait toujours brouillonne aux gens de conviction, parce qu'elle change de tête avec le temps. C'est une pensée mouvante, qui laisse une place aux empreintes à venir. Elle parait souvent faible, mais c'est son privilège que de rester libre.
Je ne pense pas qu'il faille vous en excuser.
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