Friday, December 28, 2007

Goodbye Indie, hello R'N'B

Il y’a les défricheurs (Coolbeans, Erwan, Indie-boy), pour ne citer que ceux que je lis le plus régulièrement) et puis il y’a les ressasseurs qui écoutent toujours les mêmes disques, à une ou deux variantes près. Votre serviteur fait hélas partie de cette engeance et l’année écoulée n’y a pas changé grand-chose. Erwan a écouté 130 disques (et je pense qu’il veut dire par là 130 nouveaux disques) et si 15 nouveautés ont chatouillé mes oreilles en 2007, c’est bien le bout du monde. J’ai thésaurisé, ah, ça oui, pour ma fratrie, mes enfants, pour les années à venir (en cas d’un hypothétique retour de flamme) mais à quoi ai-je réellement accroché de neuf cette année ? Les indés, je les ai mais l’appétit me manque (une exception cependant, le Fiery Furnaces). Trop de bûcherons canadiens, trop de chanteurs anémiés. Non, cette année, les nouveautés qui m’ont botté ne se trouvaient pas chroniquées chez Magic. New soul, R’N’B m’ont semblé davantage en phase avec l’idée que j’ai de la pop music . Amerie (son troisième disque fut très injustement passé à l’as par la critique), Britney, Christina, méprisées aujourd’hui, vénérées demain ? Gageons que dans vingt ans, elles seront appréciées a l’égal des Supremes ou des Shangri la’s aujourd’hui. Rappelons qu’ à l’époque, du moins en France, Motown ou les productions Spector n’avaient pas le crédit qu’avaient, disons au hasard, les Doors, et dites-moi, qui écoute encore les Doors aujourd’hui ?

Pour le reste, mon blog a assez fidèlement suivi mes toquades et les rabâchages dont je suis coutumier

Playlist 2007

Cristina Aguilera : Hurt

Britney Spears : Heaven on earth

Frank Sinatra : I’ll be seeing you

Nat King Cole : That’s all there is

Dave Gahan : Kingdom

Marvin Gaye : I want you

Amerie : Make me believe

Depeche mode : Little fifteen

Miossec : Désolé pour la poussière.

Rufus Wainwright : Going to a town

J.S.Bach : Messe en Si.

Amy Winehouse : Back to black

Nara Leão : Retrato em branco e preto

Michel Legrand : B.O The go-between

Françoise Hardy : La question

Saturday, December 22, 2007


Sonic et les siens souhaitent de très bonnes fêtes de Noël à tous les amis bloggers.

Sunday, December 16, 2007





Il n’y a pas que sur la balance qu’Alicia Keys ne puisse rivaliser avec ses consoeurs Angie Stone et Jill Scott, il y’a aussi sur les mérites artistiques de son dernier album. Terriblement affecté, modulant en permanence, mixé en avant, sa voix fatigue vite l’auditeur. Dommage car ses maniérismes empêchent de goûter des compositions loin d’être toutes inintéressantes (Superwoman, Go ahead notamment). Peut-être est-ce l’âge (simplement 27 ans), peut-être est-ce la volonté de ne pas se couper du mainstream mais Alicia Keys donne l’impression de n’être pas encore capable d’en finir avec son image de petit prodige Old school. Rappelons simplement qu’à seulement 23 ans, Lauryn Hill avait su, elle, s’affranchir d’une toute autre manière de ce que l’on attendait d’elle.
Jill Scott n’a pas de ces soucis puisqu’elle n’a jamais vraiment percé en dehors des aficionados de Soul Music (2 singles classés dans le Billboard hot 100 en presque 10 ans de carrière, ça fait pas bézef’ pour un talent de ce calibre). Je sais bien que pour la plupart d’entre vous, l’annonce d’un nouvel album de la diva de Philadelphie fait autant d'effet que l’annonce d’un supplément jardinage dans Sud Ouest Dimanche. Dommage, vraiment dommage ! En fait, dans un monde plus juste, vous connaîtriez déjà Jill Scott et son précédent disque vous aurait déjà fait grimper au rideau (Beautifully Human
, le bien nommé). Dans un monde plus juste, Jill Scott figurerait aux côtés d’Amy Winehouse (immense disque aussi, ne comptez pas sur moi pour dévaluer l’une sous prétexte de réévaluer l’autre) dans le Top 50 annuel d’Uncut en lieu et place du Chrome Dreams II d’un Loner à bout de souffle.
Du souffle, Jill Scott n’en manque certes pas qui signe avec The Real Thing un des grands chocs de 2007 qui est aussi et surtout une célébration du plaisir féminin et de la sexualité telle que peu d’hommes ont osé le faire concernant leurs propres extases. Du moins avec cette honnêteté là. Crown Royal ne se cache derrière aucune métaphore et aborde sans complexe la question de l’orgasme clitoridien :

And I'm twisted
In your hands
and your lips
and your tongue tricks
and you're so thick and you're so thick
and you're so
Crown Royal on ice

Quant à Epiphany, son texte ferait passer les romans d’Esparbec* pour des lectures de rosière. Je vous laisse apprécier :

Watching,
Watching as he took the holder off his shoulder

Fire in his eyes,hands getting bolder
Quiet,quiet

Growing excited
Dug him for his bank account,but really for
his private
Damn about a mindset
Really wasn't into that
Needed me some pleasing,jon looking real fat
Laidback was his foreplay
All that was needed,needed was some of that
Started simple
Massaging on my temple
Pinching on my mountain peaks
That a sisters into
I responded,"Mmmmm."

You like the sound,I like makin'it more
I fell for the rock and shore

Enough,he brought it close so I could really see
Up close he slid between my breast
Sweaty with lust and sweat

Quant à la musique, j’aimerai vous en donner un aperçu et j’ai choisi le premier single qui fut extrait de l’album. Moins damn hot que les deux titres précités assurément mais d’une maîtrise vocale , d’une assurance qui auraient légitimement dû propulser Jill bien plus haut que la môme Alicia.

Jill Scott : Hate on me

* : que mon lectorat adulte profite des congés de fin d’année pour se plonger avec ardeur dans La pharmacienne, un livre difficile à lire des deux mains.

Monday, December 10, 2007


Guère porté sur les convulsions révolutionnaires comme sur les coups de menton autoritaires, cela ne surprendra personne si je dis que mon personnage historique préféré ne se prénomme ni Maximilien, ni Vladimir, ni Napoléon. Et si je ne mange pas de tête de veau le 21 janvier, je me méfie tout autant des sauveurs et de leurs épigones. La société, un enfer de sauveurs, se plaignait déjà Cioran. Non, celui dont je chéris le plus la mémoire s’appelle Charles-Maurice, Charles Maurice de Talleyrand-Périgord. Ennemi de la canaille sans-culotte comme des ultras légitimistes, il a vécu en homme d’ Ancien Régime, ricanant de l’unanimisme béat des Constitutionnels(ah, son «ah ne me faites pas rire» à La Fayette, le jour de la Fête de la Fédération (oh, comme il aurait désapprouvé l’«homo festivus» cher à Philippe Murray)) et détraquant la sinistre machine de guerre napoléonienne. Il eut tant d’esprit qu’il en donna même à ceux qui se penchèrent sur lui (Sacha Guitry bien sûr qui vit en lui un frère en disgrâce et son meilleur biographe, Emmanuel de Waresquiel dont Le Prince immobile n’a pas quitté ma table de chevet depuis 4 ans). On dit de lui qu’il mangea à tous les râteliers et la caricature monarchique se plut à le représenter sous les traits d’une girouette. Pourtant, s’il trahit tous ses mandants ou presque, il fut impeccablement fidèle à un principe (lui qui en avait si peu), le libéralisme, en fait un libéralisme politique mâtiné de pragmatisme économique. Le régime qui lui semblait le moins mauvais était la monarchie anglaise où le roi règne mais ne gouverne pas. Il crut trouver en Louis-Philippe l’incarnation de cet idéal mais l’homme manquait un peu de superbe pour pleinement convaincre le vieillard indocile. Il était anglophile dans une période où l’Angleterre incarnait l’ennemi par excellence mais il avait suffisamment vécu à Londres pour savoir aussi que «la politique anglaise s’arrête là où cessent ses intérêts». Son chef d’œuvre reste le Congrès de vienne où , sans un seul atout en jeu, il réussit par un incroyable coup de bluff à maintenir l’intégrité territoriale de la France au grand dam des Alliés décidés à désosser la patrie de l’ «usurpateur». Chateaubriand, qui le haïssait, lui niera même ce succès et fera du Prince de Bénévent, un tableau terrible, admirablement écrit : « M. de Talleyrand a trahi tous les gouvernements et, je le répète, il n’en a élevé ni renversé aucun. Il n’avait point de supériorité réelle, dans l’acception sincère de ces deux mots. Un fretin de prospérités banales, si communes dans la vie aristocratique, ne conduit pas à deux pieds au delà de la fosse. Le mal qui n’opère pas avec une explosion terrible, le mal parcimonieusement employé par l’esclave au profit du maître n’est que de la turpitude. Le vice, complaisant du crime, entre dans la domesticité. Supposez M. de Talleyrand plébéien, pauvre et obscur, n’ayant avec son immoralité que son esprit incontestable de salon, l’on aurait certes jamais entendu parler de lui. Ôtez de M. de Talleyrand le grand seigneur avili, le prêtre marié, l’évêque dégradé, que lui reste-t-il ? Sa réputation et ses succès ont tenu à ces trois dépravations.» Comme on regrette que Talleyrand n’ait pas brossé en retour le portrait de l’auteur des Mémoires d’Outre-tombe. Il ne reste de Talleyrand, à propos de Chateaubriand vieillissant que ce mot d’esprit inoubliable : « Il est devenu sourd depuis qu’il n’entend plus parler de lui.»
P.S (qui n’a rien à voir) :seuls les amateurs de foot d’opérette n’ont pas le So Foot double consacré au Pibe de oro.
P.S2 : Que les amis bloggers m’excusent, mais mon absence bien involontaire n’est pas dû à un pépin de santé mais à une coupure scélérate d’Orange. Je poste donc de mon lieu de travail où les accès aux blogs sont soigneusement contrôlés.